Tout savoir sur les polypes intestinaux

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

Souvent bénins, les polypes intestinaux prennent naissance dans la zone colorectale. Dépistés par coloscopie, ils nécessitent une vigilance particulière, puisqu’ils peuvent évoluer vers des tumeurs malignes (8 000 nouveaux cas en Belgique chaque année). Quels sont les symptômes des polypes intestinaux ? Comment les traite-t-on ? Comment s’en prémunir ? Voici un guide détaillé sur le sujet.

Polypes intestinaux : qu’est-ce que c’est ? 

Le polype intestinal est une petite excroissance qui se forme sur la membrane muqueuse de l’intestin ou du côlon. Sa taille moyenne varie entre quelques millimètres et peut aller jusqu’à 2 cm de diamètre. Une attention particulière est portée sur les gros polypes, puisqu’ils sont généralement précancéreux, voire cancéreux. 

Il existe plusieurs types de polypes intestinaux, classés par degré de dangerosité : 

• les adénomateux (représentent environ 70 % des polypes du rectum et du côlon), qui peuvent se transformer en cancer colorectal. Le risque de récidive reste élevé, même après ablation. C’est pourquoi ils nécessitent une surveillance accrue ;
• les festonnés, également responsables de nombreux cancers ;
• les hamartomateux et hyperplasiques, qui évoluent rarement vers un cancer.

Bon à savoir : pour éviter qu’un polype intestinal ne grossisse et ne se transforme en tumeur maligne, il est important de le repérer et de le traiter à un stade précoce. 

Comment reconnaître et détecter les polypes intestinaux ?

Les polypes font partie de ce que l’on nomme les “maladies silencieuses”. C’est-à-dire qu’ils sont rarement associés à des symptômes, surtout lorsqu’ils sont de petite taille. Le dépistage du cancer du côlon à un stade précoce est indispensable pour éviter que la maladie ne s’étende. 

Les polypes peuvent provoquer des saignements dans les selles en provenance du rectum. 

Le sujet atteint peut aussi ressentir des crampes et douleurs abdominales. 

Un changement dans les habitudes de défécation peut être une manifestation clinique de la maladie. En effet, une diarrhée ou une constipation persistante doivent alerter le patient. 

Pour déceler la présence de polypes intestinaux, il est primordial de consulter un professionnel de santé. Le gastro-entérologue est le plus à même de poser le bon diagnostic. 

Dans un premier temps, il s’appuiera sur les signes cliniques du malade (présence de sang dans les selles, maux de ventre, etc.). 

Puis, le gastro-entérologue réalisera une coloscopie. Cet examen permet d’observer les intestins et le rectum, à l’aide d’un tube muni d’une caméra. Les polypes sont rapidement détectés grâce à la coloscopie. 

Pour terminer, des échantillons seront prélevés directement sur l’excroissance pour confirmer ou infirmer son caractère cancéreux : c’est la biopsie. 

Quelles sont les causes possibles des polypes intestinaux ?

Il existe des facteurs de risques d’apparition des polypes : 

• l’âge : les sujets dépassant les 50 ans représentent la population la plus touchée ;
• l’hérédité : les patients ayant un parent atteint de polypes ou de cancer colorectal sont des personnes à risques ;
• la récidive ;
• l’obésité ou le surpoids ;
• une mauvaise alimentation, riche en sucre et en graisse ; 
• l’alcoolisme et le tabagisme ;
• la sédentarité ;
• Maladie inflammatoire chronique de Crohn ou de la colite ulcéreuse.

Polypes intestinaux : les différents traitements possibles

Contrairement à la plupart des pathologies existantes, les polypes ne se soignent pas avec des traitements médicamenteux. 

Lorsqu’ils sont détectés par coloscopie, ils sont immédiatement retirés : c’est la polypectomie. L’intervention consiste à entourer la base du polype avec une boucle métallique chauffante, puis à effectuer une cautérisation pour le détacher de l’intestin. Mais cette manœuvre ne s’effectue que sur les excroissances de petite taille. 

Pour les plus gros polypes, le médecin aura recours à une chirurgie de la zone colorectale. 

Dans ce cas, c’est une partie de l’intestin qui est retirée (celle qui contient les polypes). Un examen histologique est ensuite réalisé pour confirmer le caractère tumoral du tissu prélevé. 

Si le cancer s’est étendu à d’autres zones, des traitements supplémentaires seront envisagés, telle que la chimiothérapie ou la radiothérapie. 

Après ablation des polypes adénomateux, les risques de récidive sont assez élevés (environ 33 %). Le malade fera donc l’objet d’une surveillance accrue après son intervention. L’objectif est d’intervenir le plus tôt possible sur la tumeur maligne, pour éviter qu’elle ne se propage dans l’organisme. 

Peut-on prévenir l’apparition des polypes intestinaux ?

Afin de diminuer les risques de récidive ou de dégénérer en cancer du côlon, les professionnels de santé préconisent de : 

• manger plus de fruits et de légumes ;
• augmenter son apport en fibres ;
• diminuer fortement les viandes rouges et la charcuterie ;
• pratiquer une activité physique régulière ;
• surveiller son poids ; 
• s’abstenir de boire de l’alcool ou de fumer. 

Ces gestes préventifs s’accompagent de mesure de dépistage par coloscopie : 

• tous les six mois pour les individus ayant été touchés par un ou plusieurs polypes cancéreux ;
• tous les trois à cinq ans pour les tumeurs bénignes.

Cas particulier : la polypose adénomateuse familiale

La polypose adénomateuse familiale est une pathologie provoquée par une anomalie génétique, qui se transmet de génération en génération.

Dans ce type de maladie, le coôlon et le rectum sont le siège de plus d‘une centaine de polypes.

Les protubérances se déclenchent souvent à l’adolescence. Et si le patient n’est pas traité dans les délais, un cancer apparaît avant ses quarante ans. C’est pourquoi le dépistage peut se faire dès la naissance, pour les enfants dont les parents sont porteurs de l’anomalie génétique.

Le moyen le plus sûr d’empêcher la survenue d’un cancer est le retrait total du côlon, et éventuellement, du rectum.

Il est également important de savoir que les sujets atteints de cette maladie ont un risque accru de développer des tumeurs agressives (duodénum, pancréas, thyroïde, cerveau et foie), même après retrait du côlon.

Sources et références scientifiques :

• American Hospital of Paris : les polypes du côlon

• Institut National du Cancer : la polypose adénomateuse famililale