Qu’est ce que le côlon ou gros intestin ?

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

Le côlon, également connu sous le nom de gros intestin, est une partie clé de notre système digestif. Il aide à éliminer les déchets du corps. Malheureusement, très peu de personnes prennent la peine de s’occuper de leur santé intestinale. Cela peut entraîner des complications chroniques et des maladies graves. Dans cet article, nous allons examiner de près le rôle du côlon dans le système digestif, les meilleures pratiques pour en prendre soin et les différentes complications qui peuvent survenir. Nous allons également explorer les tests de dépistage recommandés et les options de traitement pour les maladies du côlon. Si vous cherchez à améliorer votre santé intestinale ou à mieux comprendre les maladies du côlon, ce guide complet est fait pour vous.

Le côlon : qu’est-ce que c’est ?

Le côlon, communément appelé gros intestin, est une partie importante du système digestif, situé entre l’intestin grêle et le rectum. C’est une structure en forme de U qui mesure environ 1,5 mètre de long et 8 centimètres de diamètre chez l’adulte. Il forme le gros intestin si on inclut le caecum. Ce dernier constitue la portion terminale du tube digestif.

Les couches du côlon

La paroi du côlon est composée de quatre couches différentes qui se superposent ainsi :

• la muqueuse (couche la plus interne) : la muqueuse est le revêtement interne du côlon et du rectum
• la sous-muqueuse : elle constitue une couche de tissu conjonctif qui entoure la muqueuse
• la musculeuse (deux couches de muscles) : elle est formée d’un anneau interne et d’un anneau externe qui entourent la paroi du côlon et du rectum
• la couche séreuse (couche externe) : qui est une partie du péritoine

Le côlon peut varier en taille et en forme. D’ailleurs, il peut être plus long ou plus large que la moyenne. Un intestin excessivement large est appelé mégacôlon, tandis qu’un intestin excessivement long est appelé dolichocôlon.

L’anatomie du côlon

Le côlon est subdivisé en quatre parties distinctes, et chacune de ces parties joue un rôle spécifique dans la digestion et l’absorption des nutriments :

• la première section du gros intestin, aussi appelée côlon ascendant, est située sur le côté droit du corps. Elle commence par le cæcum et se prolonge vers le haut jusqu’à la partie transversale du côlon
• la partie transversale du gros intestin traverse la partie supérieure de l’abdomen et relie la partie droite et gauche du côlon
• le segment gauche du gros intestin, qui suit la ligne du côté gauche du corps, commence à la partie transversale et descend jusqu’à la partie sigmoïde
• la partie sigmoïde, qui est la dernière section du tube digestif, relie la partie gauche du gros intestin au rectum

Quelle est la fonction du côlon dans le système digestif ?

Les aliments sont digérés dans l’estomac et l’intestin grêle. à ce niveau là, les éléments nutritifs sont absorbés pour alimenter le corps en énergie. Le colon récupère ensuite les résidus alimentaires non absorbés sous forme liquide. Il va alors absorber de l’eau, des électrolytes et des vitamines et transformer ces résidus en selles semi-solides.

Par ailleurs, cet organe joue également un rôle important dans l’élimination des déchets. En effet, une action bactérienne intense agit sur le chyle qui arrive dans le tube digestif. Ces bactéries digèrent les fibres et les déchets alimentaires restants. Ces derniers produisent du gaz et des substances telles que l’acide butyrique, qui fournissent de l’énergie aux cellules de la muqueuse intestinale. Finalement, le rectum va recevoir ces selles et l’anus va les évacuer.

Le microbiote du côlon

Le microbiote intestinal compte la plus grande concentration de micro-organismes qui se trouvent dans le tube digestif. En effet, on comptabilise entre 10 et 100 000 milliards de bactéries par millilitre. Ce sont des bactéries indispensables au bon fonctionnement digestif de l’organisme car elles :

• agissent sur la fermentation des fibres alimentaires
• permettent l’assimilation des nutriments ainsi que l’absorption de certaines graisses
• participent à la synthèse de certaines protéines et de certaines vitamines, notamment la vitamine K
• participent à la fortification de notre système immunitaire

Comment prendre soin du côlon ?

Les conseils pour prendre soin de votre état de santé général valent aussi pour la santé de votre système digestif, et avec, votre transit intestinal. C’est ainsi que l’on préconise deux étapes à suivre :

L’alimentation pour un gros intestin fonctionnel

La première étape pour prendre soin de votre côlon est la plus importante : faites attention à votre alimentation ! En effet, pour un transit en bonne santé, il faut adopter une alimentation saine et équilibrée et éviter tout dysfonctionnement digestif lié à votre nutrition au quotidien. Voici donc quelques conseils pour régler votre régime alimentaire :

• réduisez votre consommation de matières grasses, notamment les viandes rouges
• supprimez les aliments sucrés définitivement de votre régime alimentaire car les mauvaises bactéries et levures intestinales se nourrissent de sucre, il existe toutefois des alternatives saines au sucre !
• augmentez au maximum votre consommation en fibres. Selon le Programme national (français) nutrition santé ⁽¹⁾, il faut consommer de 25 à 30g de fibres au quotidien pour permettre la digestion totale et rapide des aliments
• munissez vous d’herbes telles que la guimauve et l’orme rouge. Les aliments émollients luttent pour la prévention des inflammations intestinales ainsi que la sensibilité aux acides gastriques
• arrêtez le café et l’alcool ! Ces deux boissons sont la source de toutes vos irritations intestinales
• buvez beaucoup d’eau. En effet, boire de l’eau – l’équivalent de 8 verres d’eau par jour – aide à éliminer les résidus de toxines et d’excréments dans le système digestif

Les exercices physiques pour prendre soin de son gros intestin

La deuxième étape pour un microbiote intestinal sain n’est autre que le sport. Une activité physique régulière est bénéfique pour vous. En effet, l’exercice physique a un impact direct sur la vitesse de digestion qui se voit accélérée. En effet, le sport stimule le transit intestinal et réduit le temps de transit.

Une séance d’un sport de votre choix d’au moins 30 minutes est amplement suffisante pour préserver votre santé intestinale. Privilégiez des activités comme le yoga, la marche rapide, l’aérobique et le vélo. Ce sont des activités à intensité modérée qui aident à réduire vos niveaux de stress, qui constituent un facteur principal dans le disfonctionnement de votre tube digestif.

Quelles sont les complications liées au côlon ?

Le microbiote diversifié du côlon change selon l’alimentation apportée à l’organisme. Par conséquent, cet organe devient le siège de maladies bénignes à graves en fonction du degré d’atteinte. Parmi les maladies les plus répandues on trouve :

• les hémorroïdes
• la colite
• la diverticulose
• la colopathie fonctionnelle
• les polypes
• le cancer du côlon

La colopathie fonctionnelle

Le syndrome du côlon irritable, également appelé colopathie fonctionnelle, est une maladie courante qui affecte jusqu’à 20 % de la population. Cette maladie est caractérisée par :

• des douleurs abdominales
• des ballonnements
• des troubles du transit intestinal
• des diarrhées ou à contrario la constipation

Les facteurs qui peuvent la déclencher sont multiples : le stress, les changements hormonaux, l’alimentation, etc. Bien que cette maladie ne soit pas mortelle, elle peut avoir un impact important sur la qualité de vie de ceux qui en souffrent. Les symptômes peuvent être gênants voire même handicapants. Cela peut entraîner un changement radical dans l’hygiène de vie d’un individu. Si vous ressentez des symptômes, il est important de consulter un médecin pour établir un diagnostic du syndrome du côlon irritable et recevoir le traitement approprié.

La maladie de Crohn

Si vous souffrez de douleurs abdominales accompagnées d’une diarrhée chronique, de glaires et parfois de sang. Si vous souffrez de fissures et d’abcès au niveau de la région anale, il se peut que vous soyez atteints de la maladie de Crohn. C’est un trouble du système digestif qui cause une inflammation chronique suivie de l’épaississement de la paroi intestinale. Il n’existe pas une cause principale à ce trouble, mais il existe des facteurs favorisant son déclenchement :

• les gènes à prédisposition
• des facteurs liées à l’environnement comme la qualité de votre alimentation
• un déséquilibre de la flore microbienne de l’intestin
• des anomalies liés au système immunitaire

Le cancer

Le cancer colorectal ou le cancer du côlon-rectum est un cancer qui touche les personnes de plus de 50 ans. Il s’agit d’une tumeur maligne qui affecte soit le côlon, soit le rectum. Ce trouble est malheureusement indétectable car les premiers symptômes n’apparaissent qu’à un stade avancé. Toutefois, on peut noter la présence de selles noires et la présence de plusieurs dysfonctionnements au niveau du transit intestinal.  Le cancer colorectal peut être causé par plusieurs facteurs dont nous citons :

• l’âge (personnes agées)
• l’absence d’activité physique régulière (sédentarité)
• la consommation excessive d’alcool et de tabac
• une alimentation très faible en fibre et riche en graisses comme les viandes rouges
• des maladies inflammatoires de l’intestin, telles que la maladie de Crohn
• des antécédents de cancer, car il peut être transmis génétiquement
• l’obésité et le surpoids

Pour diagnostiquer un cancer colorectal, on procède à un test de dépistage immunologique. Ce test se fait à partir d’un prélèvement de selles pour une analyse rigoureuse. Si les résultats sont positifs, une coloscopie est indispensable afin de déterminer le stade d’avancement du cancer. On peut également faire un toucher rectal car la plupart du temps, les tumeurs sont palpables au doigt, mais une coloscopie est toujours plus préconisée car elle est plus précise.

Références et sources scientifiques

1. Ministère de la santé et de la prévention : Programme national nutrition santé (PNNS) – Professionnels

Autres sources :

• American Cancer Society – Colorectal Cancer (2018)