L’hyperphagie : 5 techniques pour s’en sortir

Qu’est-ce que l’hyperphagie ?

L’hyperphagie se définit comme un trouble des comportements alimentaires se résumant à une surconsommation de nourriture, même après l’apparition de douleurs abdominales. Elle devient problématique lorsque ces comportements se produisent au minimum 2 fois par semaine au cours des 6 derniers mois et induisent une prise de poids importante et des problèmes de santé.

Les raisons de l’hyperphagie

l’hyperphagie est liée, non pas au sentiment de faim, mais bien souvent à nos émotions. Si l’on peut parfois se laisser tenter par des repas plus copieux que d’habitude, l’hyperphagie problématique apparait lorsqu’on est sujet à des émotions difficiles (stress, dépression, angoisse, frustration, tristesse, rejet etc…), lorsqu’on se sent seul(e) ou encore que l’on s’ennuie.

La nourriture, le plus souvent grasse et sucrée, devient à la fois source d’apaisement, de réconfort et de plaisir sur l’instant, venant calmer un esprit mis à rude épreuve et apporter de la sérotonine, l’hormone de plaisir, à notre corps. Le problème est qu’il s’en suit, dans la majorité des cas, un sentiment de culpabilité des aliments consommés considérés comme malsains.

Cette culpabilité va à son tour générer son lot d’émotions et de stress qui va venir agir sur l’organisme et nous pousser à recommencer à manger pour nous aider à calmer nos émotions. Et bien souvent, lorsqu’on fait beaucoup d’écarts, l’esprit humain se dit : ‘foutu pour foutu, demain je ferai attention, alors aujourd’hui je peux me lâcher’. Comme les problèmes générant ces émotions négatives ne disparaissent pas en une nuit, le même schéma se reproduit les jours suivants et le cercle vicieux continue.

5 techniques pour soigner l’hyperphagie

1 – Accepter que l’on souffre d’hyperphagie

On ne cessera jamais assez de le répéter à nos patients : il faut être indulgent avec soi-même. Reconnaitre que l’on souffre d’hyperphagie, c’est déjà la moitié du travail de fait. Accepter que l’on s’accorde un moment de réconfort grâce à la nourriture, c’est déjà minimiser l’impact de la culpabilité après avoir mangé. On reconnait qu’on en a eu besoin sur l’instant en réponse à un état émotionnel instable et qu’on chercherait plutôt à comprendre d’où provient cette nécessite de se remplir le ventre, plutôt que d’opter pour l’autoflagellation.

2 – Reconnaitre à quelle émotion elle est liée

Observez lorsque l’hyperphagie se manifeste. A quelle émotion est-elle liée ? Y-a-t-il eu du stress au travail ces derniers jours ? A quel moment de la journée apparait-elle ? Est-elle associée au soir devant la télévision ?

Il est important de prendre note (sans jugement) du moment où apparaissent les crises d’hyperphagie pour comprendre quelle en est la cause. Il ne faut pas l’oublier, l’hyperphagie n’est souvent que la conséquence d’une problématique plus profonde, c’est sur la source qu’il faudra alors travailler. Il sera ainsi possible une fois la problématique identifiée de trouver des outils pour appréhender ces émotions.

3 – En parler avec un(e) spécialiste

Après avoir mis le doigt sur ce qui nous pousse à manger, il n’est pas toujours évident d’y faire face seul. C’est pourquoi, il est important de consulter un(e) psychologue ou psychothérapeute, qui pourra vous aider à surmonter ces pensées et émotions négatives, en vous donnant des techniques pour changer votre mode de fonctionnement et apprendre à gérer vos émotions (diminuer le stress, apaisement, aide à la confiance en soi et à l’affirmation de soi etc.)

4 – Manger en pleine conscience pour apprendre à reconnaitre sa satiété

Lorsqu’on souffre d’hyperphagie, le besoin de réconfort devient si présent, que l’on n’est parfois plus capable de discerner la vraie faim de la faim émotionnelle. Il est donc important de prendre conscience de ce que l’on avale et de l’effet de ces aliments sur notre corps.

Manger en pleine conscience, c’est prendre le temps de manger dans le calme et non picorer sur le rebord de la table en toute vitesse ou devant un écran. On prend le temps de découvrir notre assiette, de sentir ce qui se trouve sur notre fourchette et d’apprécier les saveurs qui se propagent en bouche.

On fait également attention à bien mâcher et à ne pas se précipiter sur la prochaine bouchée. Comme cela implique automatiquement de manger plus lentement, on sentira plus facilement le sentiment de satiété. Il a été prouvé le que le cerveau prend environ 15-20 minutes à se rendre compte que notre estomac est plein, donc plus on mangera lentement, plus le sentiment de satiété se fera sentir. Il faudra essayer à ce moment-là de s’arrêter de manger, quitte à consommer une autre collation un peu plus tard.

5 – Changer son alimentation

Il arrive bien souvent que la composition de nos repas ne nous aident pas non plus à nous sentir rempli ce qui, dans le cadre de l’hyperphagie, n’aide pas à diminuer les fringales. C’est pourquoi, il est important de manger une source de protéines à chaque repas, car elles mettent plus de temps à être digérées et donnent ainsi la sensation d’être repu plus rapidement. Il faudra également toujours préconiser les légumes et les fruits riches en fibres qui permettront non seulement de nous sentir rassasié, mais également d’aider à la digestion.

Conclusion

Lorsque vous souffrez d’hyperphagie, écoutez-vous, soyez empathique avec ce que vous traversez et chercher à comprendre ce que votre corps veut vous faire passer comme message. Vous êtes son meilleur allié.