Quelle alimentation adopter pour soulager son côlon irritable ?

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

Le syndrome du côlon irritable, également appelé syndrome de l’intestin irritable (SII) est un trouble bénin du côlon (gros intestin) qui se traduit par des diarrhées récurrentes, des maux de ventre et des ballonnements. 

Bien que cette affection soit sans grande gravité et que le côlon ne présente pas de lésions ou d’anomalies anatomiques. Ce syndrome peut toutefois perturber la vie au quotidien, voire même devenir une cause de handicap social pour certains. Zoom sur ce trouble intestinal !

3 types de syndrome du côlon irritable 

Le syndrome du côlon irritable peut se manifester sous différentes formes, notamment ⁽¹⁾ :

• diarrhée et gêne abdominale (SII-D)
• constipation et gêne abdominale (SII-C)
• alternance de constipation et de selles molles en plus des gênes abdominales (SII-M), il s’agit de la forme mixte

A savoir ! Il existe une autre forme du syndrome de l’intestin irritable. Cette quatrième catégorie – qualifiée d’indéfinie – présente des symptômes variés. Ainsi les patients qui en sont atteints ne peuvent être classés dans les 3 types ci-dessus.

Qu’est-ce qui provoque les crises du côlon irritable ? 

Les causes du syndrome du côlon irritable sont encore inexactes.

Une grande majorité des personnes qui en souffrent se décrivent comme étant très fatiguées et stressées. De plus, elles rattachent leurs crises à des périodes de fatigue ou de stress intense. 

Néanmoins, ni le stress, ni l’anxiété ne sont les seuls facteurs à l’origine des crises du côlon irrité. Le SII touche plus fréquemment les femmes. Ainsi le rôle des hormones féminines est une piste que les chercheurs explorent encore. 

Dans certains cas, le syndrome du côlon irritable apparaît après une infection intestinale aiguë. 

Dans ce cas, les crises de l’intestin irrité sont provoquées par le déséquilibre de la flore intestinale. Enfin, chez certaines personnes, l’intolérance modérée au lactose, au gluten pourraient également jouer un rôle.

Mais dans la plupart des cas, il est impossible d’identifier une cause précise au syndrome de l’intestin irritable ⁽²⁾.

A savoir ! Selon le magazine belge medipedia, le côlon irritable affecte jusqu’à 15 % du peuple belge.

Que manger lorsqu’on souffre du syndrome du côlon irrité ? 

Si vous n’avez pas déjà une alimentation saine et complète, cela peut être un point de départ important. 

Une alimentation composée en grande partie d’aliments transformés, de sucre, d’alcool et de graisses de mauvaise qualité, peut notamment aggraver les symptômes du syndrome du côlon irrité.

L’alimentation la plus adaptée pour vous sera basée sur des mets frais, entiers et non transformés. Mais aussi pauvre en caféine et alcool. 

Si vous êtes dans une optique de prendre des mesures plus strictes afin de gérer au mieux les symptômes dont vous pouvez souffrir, vous pouvez opter pour un régime pauvre en FODMAP. 

Le FODMAP, c’est quoi ? 

FODMAP signifie oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles, qui sont des glucides à chaîne courte que l’intestin grêle a du mal à absorber. 

Le FODMAP a été développé par des chercheurs de l’Université Monash. 

Un régime faible en FODMAP limite les aliments dont il a été démontré qu’ils provoquent des réactions inflammatoires de l’intestin.

Néanmoins, il est préférable de suivre ce régime sous la supervision d’un diététicien qualifié ou d’un professionnel de la santé expérimenté dans ce domaine spécialisé ⁽³⁾.

Comment fonctionne le régime pauvre en FODMAP ?

Low FODMAP est un régime d’élimination en trois étapes :

Tout d’abord, vous arrêtez de manger certains aliments riches en FODMAP. C’est une période dite restrictive qui peut durer de 2 à 6 semaines. 

Ensuite, vous les réintroduisez lentement pour voir lesquels peuvent poser problème.

Il est recommandé de réintégrer un nouvel aliment riche en FODMAP dans votre alimentation, un à la fois, tous les 3 jours, pour voir s’il provoque des symptômes. Ainsi, si un aliment en particulier provoque des symptômes, évitez-le sur le long terme.

Une fois que vous avez identifié les aliments qui causent des symptômes, vous pouvez les éviter ou les limiter tout en profitant de tous les autres, sans que cela ne vous pose de problèmes de santé.

En plus de vous aider à identifier les aliments qui vous causent le plus de tort, ce type d’alimentation permet également de réduire les niveaux anormalement élevés de bactéries intestinales.

Quels aliments sont autorisés lorsque l’on souffre du syndrome de l’intestin irritable ? 

Les aliments qui déclenchent les symptômes varient d’une personne à l’autre.

Pour soulager les symptômes, il est essentiel d’éviter toute nourriture riche en FODMAP qui aggrave l’inflammation intestinale.

Les fibres solubles pour réguler le transit

Les fibres solubles sont des glucides complexes qui permettent notamment de : 

• réguler le transit intestinal
• participer au bon équilibre du microbiote intestinal
• ralentir l’absorption des nutriments en formant un gel sur la paroi des intestins

On peut retrouver les fibres solubles dans : 

• les céréales comme le seigle, le sarrasin, l’orge et l’avoine
• les légumes type cucurbitacées
• les légumes cuits pour apaiser l’intestin

Les crudités étant plus difficiles à digérer et pouvant potentiellement déclencher une crise inflammatoire, sont à consommer avec prudence ou à bannir.

Vous pouvez, entre-autres, consommer les légumes suivants :

• carottes
• courges
• courgettes
• potimarron
• patate douce

Des protéines faibles en matières grasses

En cas de syndrome du côlon irrité, nous vous recommandons d’éviter les viandes grasses. 

Nous vous dirigeons plutôt vers : 

• les poissons et viandes blanches
• les fruits en très petite quantité

Les fruits sont des aliments à forte teneur en fructose. 

Le fructose est un glucide qui fermente dans le côlon. Il est donc préférable d’en consommer très peu, et toujours en appliquant le FODMAP. 

Nous vous invitons également à éviter de consommer des fruits dans les 2-3 heures qui suivent le repas.

Quels aliments éviter quand on souffre de SII ? 

Les sucres transformés

Les produits à base de sucres transformés sont la cause des maux de votre intestin, car ils : 

• déséquilibrent la flore intestinale
• rendent la paroi intestinale perméable

Il est recommandé d’éviter alors : 

• les jus de fruits à base de concentré, nectars et sodas 
• les biscuits et barres chocolatées
• les crèmes desserts

Les produits stimulants

Ces aliments ont un effet de sur-stimulation de l’intestin pouvant ensuite déclencher des sensations de brûlures et des diarrhées. 

On retrouve ainsi : 

• le café
• le thé
• l’alcool
• les épices

Vérifier son intolérance au lactose

Le lactose est un sucre qui, une fois dans l’intestin, émet de l’hydrogène, provoquant ainsi des ballonnements et des gaz. 

Dans la logique de l’alimentation pauvre en FODMAP, nous vous recommandons d’arrêter les produits laitiers. 

Vous pouvez ainsi demander à effectuer un test de tolérance au lactose qui permet de mesurer votre taux d’hydrogène après en avoir consommé. 

Leur réintroduction devra se faire progressivement, sans dépasser 50 grammes au quotidien.

Comment un médecin peut vous aider à soulager votre syndrome du côlon irritable ?

Une alimentation saine et adaptée à vos besoins spécifiques a un impact important  sur les symptômes du syndrome du côlon irrité. 

Néanmoins, un médecin utilise d’autres thérapies telles que les antibiotiques qui permettent de réduire de manière beaucoup plus rapide la prolifération des bactéries dans l’intestin grêle. 

Ainsi, vous pouvez envisager de consulter un docteur afin de trouver la bonne combinaison entre habitudes alimentaires, médicamentation et autres thérapies proposées par votre médecin afin de vivre mieux votre côlon irrité. 

Références et sources scientifiques

1. Johns Hopkins Medicine : Irritable Bowel Syndrome (IBS)
2. Vidal : les causes du syndrome du côlon irritable
3. MONASH university : FODMAPs and Irritable Bowel Syndrome