Tout savoir sur l’appendicite

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

L’appendicite est l’inflammation de l’appendice iléo-caecal. Son apparition se manifeste par de vives douleurs abdominales ainsi qu’une fièvre et des troubles digestifs. Quelles sont les différentes formes d’appendicite ? Quelles en sont les causes ? Où se trouve l’appendice ? Comment la soigne-t-on ? Découvrez toutes nos réponses et explications dans cet article complet.

Qu’est ce que l’appendicite ? Définition

L’appendicite se produit lorsque l’appendice iléo-caecal est enflammé. Cette inflammation affecte environ 5 % de la population. L’appendice correspond au début du gros intestin : le caecum. Il s’agit d’un diverticule, autrement dit, une zone en excroissance (en forme de ver) atrophiée. Creux, il mesure de 6 à 12 cm de long pour un diamètre de 5 mm.

Également appelé appendix vermiformis, il se situe à droite de l’abdomen, dans la partie inférieure.

Il existe d’autres maladies de l’appendice, notamment : le cancer, les carcinoïdes, les diverticules et les adénomes villeux. Et diverses affections peuvent l’atteindre : la maladie de Crohn, la rectolite ulcéro-hémorragique avec pancolite (qui est une maladie inflammatoire intestinale).

Nous parlons donc d’appendicite lorsque l’appendice est enflammé. Toutefois, il existe deux formes d’appendicite :

• l’appendicite aiguë
• l’appendicite chronique

L’appendicite aiguë

L’appendicite aiguë concerne principalement les personnes âgées de moins de 30 ans. En premier lieu, les 10-14 ans sont les plus concernés, suivis des 25-34 ans. Il s’agit d’une inflammation soudaine et brutale de l’appendice, accompagnée entre autres de fortes douleurs abdominales.

L’appendicite chronique

L’appendicite chronique quant à elle, se différencie de l’appendicite aiguë notamment par sa douleur irrégulière et prolongée. C’est une ancienne inflammation (fibrose) contrairement à l’appendicite aiguë qui apparait soudainement. Toutefois son apparition est bien plus rare et son diagnostic plus difficile à poser.

Où se trouve l’appendicite ? Côté droit ou côté gauche ?

Chez la majorité des individus, l’appendicite se situe dans la fosse illiaque droite. Cela correspond au pli de l’aine (légèrement au dessus). On parle alors d’appendice ectopique. Toutefois, environ un tiers des patients ont un appendice qui se loge ailleurs :

• appendicite rétro-caecale : sous le gros intestin, en plein milieu de l’abdomen
• appendicite sous-hépatique : sous le foie

Ainsi, dans plus de 70 % des cas, une crise d’appendicite est marquée par des douleurs abdominales du coté droit. Mais pour les 30 % restants, elle se loge ailleurs. Par conséquent, cette pathologie est plus difficile à déceler, car l’appendice est caché par les autres organes du système digestif.

A savoir ! L’appendice a longtemps été considéré comme un organe inutile. Toutefois, nous savons désormais que l’appendice est un organe lymphoïde. Ainsi, il contribue aux défenses immunitaires de l’organisme, en produisant des immunoglobulines (anticorps). En revanche, son ablation en cas de crise d’appendicite n’entraine pas d’affaiblissement de l’organisme. Et ce, car d’autres organes produisent des anticorps.

Symptômes de l’appendicite

L’appendicite provoque divers signes dont il est essentiel de tenir compte, notamment :

• une douleur périombilicale, épigastrique, ou au niveau de la fosse iliaque. Cette variabilité est due aux diverses localisations possibles de l’appendice dans le corps, en fonction du patient. Cette sensibilité est accentuée lors de la palpation, de la toux et des mouvements de la jambe droite. L’intensité de la douleur augmente progressivement lors des premières 24 heures
• légère fièvre
• perte d’appétit voire anorexie
• nausées
• vomissements
• constipation ou à contrario diarrhée en cas d’appendicite rétro-caecale
• abdomen rigide
• gaz intestinaux

Ainsi, si vous présentez plusieurs manifestations citées ci-dessus – en particulier une douleur vive au niveau de l’abdomen, accompagnée de fièvre et nausées – rendez-vous sans plus attendre aux urgences.

Les douleurs abdominales ainsi que les troubles gastriques peuvent être confondus avec une gastro-entérite (pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre guide détaillé : gastro explication). C’est la raison pour laquelle il est essentiel de se rendre à l’hôpital pour éviter toute prise de risque.

Qu’est ce qui provoque une crise d’appendicite ?

La principale cause de l’appendicite est une obstruction de l’appendice iléo-caecal, notamment par :

• un corps étranger alimentaire (matières fécales)
• des vers
• du mucus
• épaississement du tissu
• tumeur

Ainsi, des germes ou des parasites colonisent l’appendice (pullulation bactérienne), déjà distendu à cause de l’obstruction. Ce qui provoque une diminution de l’apport sanguin (ischémie), et inévitablement, une inflammation. Inflammation à l’origine de la crise d’appendicite.

Les risques de complication : la péritonite

Si la crise d’appendicite n’est pas prise en charge à temps, cela entraine de graves risques de complications.

En effet lorsque l’ischémie et l’inflammation de cette zone ne sont pas traitées, cela évolue vers la mort des tissus de l’appendice. On parle de nécrose, voire même de gangrène dans les cas où les tissus morts sont putréfiés. Par conséquent, le patient se retrouve avec un appendice perforé.

En effet, lors de la perforation de l’appendice, le pus est déversé dans l’abdomen avec toutes les bactéries qu’il contient. Ainsi, le péritoine : la fine membrane qui contient les intestins et qui entoure la cavité abdominale, est enflammée, voire infecté. C’est ce que l’on appelle une péritonite. La péritonite concerne notamment moins de 15 % des cas d’appendicite.

À ce stade, il faut agir vite pour éviter une infection généralisée : la septicémie (infection du sang) qui la plupart du temps est fatale. Par conséquent une intervention médicale d’urgence doit avoir lieu.

Traitement : l’appendicectomie

L’unique traitement de l’appendicite est l’ablation de l’appendice via une intervention chirurgicale. En d’autres termes, l’appendice doit être retiré.

Deux méthodes existent :

• la laparotomie : il s’agit de l’intervention classique (à ciel ouvert) au cours de laquelle le chirurgien pratique une incision qui peut mesurer jusqu’à 10 cm, au niveau de la fosse illiaque droite pour retirer l’appendice
• la laparoscopie : le docteur en médecine utilise la technique de la coelioscopie. Ainsi, il effectue trois petites incisions de 5 à 12 millimètres dans l’abdomen. Une pour la caméra, et deux autres pour les instruments chirurgicaux qui – introduits par des trocarts (grosses aiguilles) – permettent de retirer l’appendice. L’abdomen est également rempli de gaz carbonique dans le but d’améliorer la visibilité et l’accès aux viscères.

Le rétablissement des patients est plutôt rapide, toutefois en cas de péritonite, les suites opératoires sont généralement plus douloureuses et compliquées. Les cicatrices quant à elles, guérissent en quelques semaines.

A savoir ! Une marge de 15 % d’erreur de diagnostic est tout à fait acceptable. Ainsi, cette portion de patients subit une appendicectomie alors que leur appendice est sain. Ceci s’explique d’une part par la difficulté des médecins à obtenir un diagnostic précis. Et d’autre part, le danger de laisser un patient avec une appendicite et tous les risques de complications et de mortalité que cela comporte. Toutefois, aucun effet indésirable ni complication n’est lié à l’ablation de l’appendice.

Références et sources scientifiques

Les informations contenues dans cet article proviennent des 3 sources suivantes :

• eMedicineHealth, l’article Appendicitis de John P. Cunha, DO, FACOEP.
• MayoClinic, l’article Appendicitis
• MSDmanuals, sur l’appendicite