Comment reconnaitre la constipation ?

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

Tout d’abord, la constipation est l’état dans lequel peut se trouver un adulte ou un enfant quand il a du mal à évacuer ses selles, ou même quand un retard se produit. On distingue deux types de constipation : l’occasionnelle soit celle qui survient suite à un changement dans les habitudes. Et la chronique quand elle dure plus de six mois. Nous vous détaillons tout ce qu’il faut savoir sur la constipation dans l’article suivant : ses causes, ses symptômes et nous vous indiquons aussi les meilleurs traitements à adopter.

La constipation, qu’est-ce que c’est ?

On parle de constipation quand la fréquence des selles change. Soit moins de trois selles par semaine chez l’adulte ou quand celles-ci deviennent moins abondantes et plus dure que d’habitude. Ainsi que lorsque l’évacuation des selles est incomplète. La fréquence dite normale d’évacuation des selles chez l’adulte est de un à trois fois par jour et de deux à trois par semaine. Donc si vous n’allez pas à la selle tous les jours c’est normal, il n’y a pas de quoi s’inquiéter. Cela se produit lorsque votre propre rythme change. Et c’est pareil pour la consistance, la taille ou encore la couleur des selles.

Dans la majorité des cas, la constipation aiguë chez l’adulte est passagère et ne nécessite pas beaucoup de temps pour être traitée. Quant à la constipation chronique – qui dépasse les six mois et qui apparait de manière progressive – elle demande un traitement plus lourd et en l’occurrence plus de temps.

On dénombre trois types de constipation chez l’adulte et l’enfant :

• la constipation occasionnelle : elle est passagère et elle survient après un voyage par exemple, une montée de stress ou un déséquilibre hormonal
• la constipation sévère : un peu plus difficile à traiter, elle se caractérise par l’évacuation de deux selles par semaine
• la constipation chronique : elle persiste plus de six mois et ses symptômes sont également de longue durée

Causes de la constipation

La modification des habitudes alimentaires

Les causes les plus fréquentes de la constipation sont majoritairement liées à un changement dans les habitudes de la personne. Comme une modification soudaine des habitudes alimentaires, ne pas boire assez d’eau, consommer moins d’aliments riches en fibres, ou encore consommer des aliments constipants.

La consommation de certains médicaments

Une autre des causes qu’on retrouve est l’utilisation de médicaments qui peuvent ralentir le transit. Comme les antihistaminiques, les antidépresseurs, les antihypertenseurs et les sédatifs.

Quelques maladies

Il existe d’autres causes moins fréquentes de la constipation telles que :

• les troubles de défection ou quand les intestins ont du mal à générer assez de force pour l’expulsion des selles
• le syndrome de l’intestin irritable

Certaines maladies peuvent aussi provoquer la constipation, notamment : l’hypothyroïdie, la maladie de Parkinson et l’hypercalcemie.

Elle peut aussi provenir d’une tumeur au niveau du gros intestin qui est obstrué et bloque l’évacuation des selles.

Symptômes de la constipation

La constipation s’accompagne de symptômes plus ou moins sévères suivant la fréquence d’émission des selles. Toutefois, il n’est pas nécessaire de vous alarmer au moindre retard ou changement. Et il n’est pas non plus nécessaire de vous ruer chez le médecin, car certains cas ne nécessitent pas de traitement particulier.

Les signes qui ne trompent pas chez une personne atteinte de constipation sont les suivants :

• sensation de gonflement dans l’abdomen,
• expulsion partielle,
• douleurs pendant la défection,
• flatulences et gaz,
• crampes,
• changement de couleur ou de consistance des selles.

Quand faut-il consulter ?

Il est primordial de consulter un médecin à l’apparition des symptômes suivants afin de détecter une éventuelle anomalie :

• présence de sang dans les selles,
• perte soudaine d’appétit,
• perte de poids,
• diarrhée et constipation simultanément,
• vomissements,
• constipation depuis plus de trois semaines,
• forte constipation chez les personnes âgées et les enfants.

Les constipations secondaires

Certaines constipations sont elles-même le symptôme d’une maladie bien plus grave comme un cancer du côlon ou un cancer du rectum, la maladie de Crohn, la maladie de Hirschsprung et certaines maladies neurologiques.

Les personnes et facteurs à risque

Les femmes sont atteintes de constipation trois fois plus que les hommes à cause de raisons hormonales qui rendraient l’intestin plus paresseux durant une partie du cycle menstruel ou durant la grossesse. Les enfants sont souvent constipés autour de l’âge de 4 ans. Après 65 ans, tout être humain devient plus sujet aux constipations. Enfin les personnes alitées, qui font peu d’activité physique ou qui sont sédentaires ont un risque plus élevé de contracter cette affection.

Quelques facteurs augmentent le risque de contracter une constipation tels qu’une alimentation pauvre en liquides et en fibres, l’inactivité physique, oublier d’aller à la selle, un état de stress. Aussi, les personnes en situation de précarité ont plus tendance à être constipées en raison de leur mauvaise alimentation.

Les complications de la constipation

Bien que bénigne, la constipation peut avoir quelques complications sur le long terme si elle survient de façon régulière. En effet, une forte pression au niveau des veines de l’anus provoque des hémorroïdes ou même dans les cas extrêmes un prolapsus rectal. Les selles dures déchirent la peau de l’anus lors de leur passage, ce qui entraine une fissure anale. Chez les personnes âgées allitées et les femmes enceintes, la constipation peut engendrer une impaction fécale qui est un durcissement des selles et qui bloque tout passage des autres selles.

Diagnostic de la constipation

Afin de poser le meilleur diagnostic possible et de savoir si c’est une constipation bénigne ou le symptôme d’une maladie plus grave, le médecin traitant vous posera une série de questions sur vos habitudes alimentaires, la fréquence d’évacuation des selles, l’activité physique et les antécédents familiaux. Il vous demandera aussi si vous présentez des symptômes d’autres maladies ou de troubles neurologiques.

L’examen clinique

Suite à la série de questions, le médecin procédera à un examen clinique qui consiste en l’observation de l’état de l’abdomen. Notamment s’il est gonflé ou non. Il vérifiera aussi l’anus pour y déceler d’éventuelles fissures ou traces de sang. Il observera s’il y a de la fièvre, une perte de poids ou de masse.

Les examens complémentaires

Si après l’examen clinique, le médecin décèle quelques anomalies ou si la cause de la constipation n’est pas claire, il vous fera faire d’autres tests complémentaires :

• une coloscopie : afin de détecter un cancer,
• un scanner abdomino-pelvien : en cas de constipation inhabituelle,
• un temps de transit colique : radio qui suit le parcours de gélules radioactives,
• une manométrie ano-rectale : pour vérifier les variations de pressions de l’anus,
• une colpo-cysto-défécographie : serie de radios faites au repos et en position assise,
• une analyse sanguine : pour rechercher une hyperthyroïdie ou hypercalcimie.

Que faire quand on est constipé ? Les différents traitements possibles

Vous devez changer vos habitudes alimentaires et hygiéniques afin de guérir et de prévenir la constipation. Pour cela, il faut :

1. Inclure des aliments à base de fibres, à hauteur de 15 voir 20 grammes par jour en mangeant des fruits et légumes par exemple.
2. Boire un minimum de 1.5 litres d’eau par jour afin que les selles aient une consistance adéquate pour être évacuer sans encombres.
3. Faites de l’exercice pendant au moins 30 minutes chaque jour, comme de la marche par exemple pour stimuler la défection.
4. Ne vous retenez pas d’aller à la selle même si vous êtes occupés. Essayez de vous habituer à y aller à heures fixes afin d’entraîner et d’aider votre intestin dans son processus d’évacuation  naturelle.

Les autres traitements possibles sont :

• La prise de laxatif pendant une durée déterminée. Certains laxatifs servent à prévenir la constipation, tandis que d’autres la guérissent.
• Réaliser un mini-lavement à base d’eau afin de vous soulager au maximum.
• Faire une rééducation du réflexe de défécation chez le kinésithérapeute.
• Pour les personnes souffrant de constipation vraiment sévère, il existe des opérations chirurgicales.

Références et sources scientifiques

Les informations mentionnées dans cet article proviennent de :

• msd manuals, article constipation rédigé par Jonathan Gotfried, MD, Lewis Katz School of Medicine at Temple University