L’essentiel à savoir sur la rectocolite hémorragique

Tous les articles de ce blog sont rédigés en collaboration et avec la supervision des professionnels de santé de notre centre de gastro-entérologie.

La rectocolite est une maladie inflammatoire chronique intestinale qui commence au niveau du rectum puis s’étend sur l’ensemble du côlon. En outre, elle évolue de façon rapide et nécessite un suivi du gastro-entérologue pour une bonne prise en charge. Qu’est-ce que c’est que la rectocolite hémorragique ? Quelles en sont les causes ? Quels sont les signes annonciateurs de la colite ulcéreuse ? Comment se diagnostique-t-elle ? Quelles sont ses complications ? Quels sont ses traitements/méthodes de prévention ? C’est ce que nous abordons en profondeur dans ce dossier !

La rectocolite hémorragique : Qu’est-ce que c’est ?

La rectocolite hémorragique (RCH) ou la colite ulcéreuse est une maladie inflammatoire chronique intestinale du côlon et du rectum. Contrairement à la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse se propage uniquement au niveau du côlon et du rectum. Il en existe de 3 types :

• RCH distales qui affectent 60 % des cas et touchent seulement le rectum. Il s’agit de la rectite
• RCH pancoliques qui concernent environ 15 % des cas. Ils affectent le rectum et l’ensemble du côlon
• les formes intermédiaires représentent 25 % des cas. Ces formes de rectocolite hémorragique se situent entre les distales et les pancoliques

Cette affection affecte davantage les jeunes. Toutefois, elle est surtout diagnostiquée chez les personnes âgées de 30 à 40 ans. En outre, elle attaque souvent les fumeurs et les anciens fumeurs.

Quelles en sont les causes ?

Les causes de la rectocolite hémorragique ne sont pas encore connues. Certaines études montrent toutefois qu’il existe plusieurs facteurs à risques qui sont à la base de son apparition.

Au nombre de ceux-ci, figure la prédisposition génétique. Elle touche plus précisément les parents du 1er degré d’un malade.

Par ailleurs, il peut y avoir des facteurs environnementaux comme par exemple le tabagisme.

Il existe également des causes immunologiques liées à un déséquilibre entre le système immunitaire intestinal et le microbiote intestinal.

En outre, selon les scientifiques, l’inflammation de la muqueuse est causée par une réaction exagérée de l’organisme qui lutte contre des microbes présents à l’intérieur de l’intestin. Cette réaction du corps humain est dirigée contre des virus ou des bactéries neutres présentes à l’intérieur du système digestif.

Certaines hypothèses stipulent que le stress et les intolérances alimentaires peuvent déclencher les symptômes chez certaines personnes. Cependant, elles n’ont aucun effet néfaste sur le tube digestif.

Enfin, l’isotrétinoïne, médicament utilisé pour lutter contre l’acné peut déclencher la rectocolite hémorragique.

Colite ulcéreuse : quels sont ses symptômes ?

La colite ulcéreuse progresse du rectum vers le côlon. L’inflammation des intestins engendre la formation d’ulcères. La maladie peut durer indéfiniment, à moins de subir une opération chirurgicale pour retirer l’entièreté du côlon.

Par ailleurs, la gravité de la maladie dépend des douleurs ou symptômes ressentis par le patient. Généralement, les symptômes peuvent disparaître pendant de longs mois et même souvent des années, avant de refaire surface.

Le plus souvent, les symptômes se manifestent selon le stade de la maladie et sont dans la plupart des cas intestinaux. On note :

• fatigue : causée par les pertes de sang 
• retard de croissance : chez les enfants
• rectorragies : sang rouge qui provient de l’anus 
• diarrhées : parfois très épaisses 
• dégradation de l’état général suivi d’une perte de poids et d’appétit 
• douleurs : au niveau de l’abdomen
• brûlures : au niveau du rectum 

Quelles peuvent être les complications de la rectocolite hémorragique ?

Des douleurs articulaires ainsi qu’une inflammation occulaire accompagnent la colite ulcéreuse. Cela est dû à la réaction immunitaire déclenchée par l’organisme du malade. La forme la plus grave de cette maladie est appelée mégacôlon toxique. Elle est due à l’inflammation du côlon dont l’augmentation entraîne la dilatation de celui-ci pour finir par se perforer.

En outre, les personnes atteintes sont exposées à des risques d’anémie. En effet, lorsque la maladie devient très grave, elle conduit dans certains cas à des pertes importantes de sang. Toutefois, cela peut être compensé par des compléments en fer. Notons, que la recto-colite n’est pas contagieuse, donc pas de transmission directe entre les individus.

En outre, cette maladie entraîne des douleurs atroces et certains signes comme :

• la fièvre
• des vomissements
• un gonflement de l’abdomen

Face à ces complications, il est important pour le malade de consulter un spécialiste.

La rectocolite hémorragique : traitements et méthodes de prévention

La cause de la rectocolite étant difficile à déceler, il n’existe pas de traitement précis pour cette maladie. Néanmoins, des médicaments sont disponibles pour calmer les douleurs liées à l’inflammation des intestins. Plusieurs comprimés sont conseillés par les médecins pour un traitement et pour contrôler les rechutes.

Ainsi, les personnes souffrant de cette maladie depuis plusieurs années doivent prendre régulièrement rendez-vous chez leur gastro-entérologue pour un suivi. A cet effet, il est mis à la disposition de tous, des tests pour détecter les anomalies digestives.

Pour éviter une quelconque aggravation de la maladie, il faut en outre prendre conseil chez un diététicien. Par ailleurs, il est  conseillé d’éviter :

• les aliments trop épicés
• l’alcool
• certains légumes comme le haricot ou le chou
• la consommation d’aliments ou de boissons contenant de la caféine

Lorsque de graves crises surviennent, le médecin traitant peut prescrire un régime excluant toutes les fibres végétales ou les résidus d’origine animale. Bien que leur consommation permette de réguler le transit, elles aggravent aussi les symptômes de la colite ulcéreuse.

Par ailleurs, le stress étant responsable de l‘aggravation de la recto-colite hémorragique, la pratique régulière d’exercices est recommandée, en particulier les techniques de relaxation qui permettent de rester détendu.

Il existe des médicaments dont l’application diminue l’inflammation et les symptômes lorsque la maladie est avancée. Ils permettent également de réduire sa récurrence. Il s’agit entre autres des :

Anti-inflammatoires

Généralement il s’agit du premier traitement qui est utilisé pour soigner la rectocolite hémorragique. Il comprend des aminosalicylates, qui sont de la famille de l’aspirine. Leur usage permet de réduire le gonflement du côlon. Toutefois, les anti-inflammatoires présentent de légers effets secondaires chez certains patients dont le vomissement et les maux de tête.

Corticostéroïdes

Les corticostéroïdes sont vivement recommandés pour le traitement de la rectocolite. Ils permettent de stopper l’inflammation. Les corticostéroïdes qui luttent contre cette maladie sont :

• la prednisone
• la méthylprednisolone
• l’hydrocortisone

Ils sont prescrits aux patients souffrant de rectocolite hémorragique grave ou modérée qui ne répondent pas aux traitements à base d’aminosalicylates. Ils sont administrés par voie digestive, orale ou rectale. Toutefois, ils présentent également des effets secondaires. Par conséquent, cela limite l’utilisation de ces produits sur une longue durée.

Immunosuppresseurs

Les immunosuppresseurs quant à eux agissent directement sur le système immunitaire du malade pour arrêter l’inflammation. Ils corrigent l’insuffisance du traitement aux aminosalicylates et aux corticostéroïdes. Les immunosuppresseurs permettent de soulager les symptômes de la rectocolite hémorragique. Mais ils prennent du temps avant d’agir dans l’organisme du malade. 

De plus, ils présentent des effets secondaires car ils réduisent la capacité de l’organisme à lutter contre les infections et le cancer. Selon certaines études, d’autres médicaments comme la tacrolimus ou encore le mycophénolate mofétil sont très efficaces pour lutter contre la colite ulcéreuse. Toutefois, des études complémentaires sont nécessaires.

Les agents anti-TNF alpha

Les agents anti-TNF alpha sont des médicaments qui permettent de lutter contre les inflammations intestinales. Ils permettent également de réduire le risque de chirurgie ou d’hospitalisation. L’utilisation de ce médicament permet d’éviter les corticoïdes. 

Les traitements symptomatiques

Il existe plusieurs traitements symptomatiques pour lutter contre la rectocolite hémorragique. Au nombre de ces traitements nous avons :

Les anti diarrhéiques

Il est important pour le patient de prendre d’abord l’avis du médecin avant l’utilisation de ce médicament. Une prise exagérée peut augmenter le risque de mégacôlon toxique. Les anti-diarrhéiques permettent le ralentissement des aliments dans l’intestin afin de prévenir la diarrhée.

Les antispasmodiques

Avec un faible niveau d’efficacité, ils peuvent être utilisés pour le soulagement des douleurs au niveau de l’abdomen. Les anti-spasmodiques agissent notamment sur les fibres nerveuses et sur les fibres musculaires pour apaiser les douleurs musculaires et articulaires. 

à savoir ! L’usage sur le long terme de certains produits, comme les corticostéroïdes ou les immunosuppresseurs peuvent accentuer les complications. Par conséquent, la prise fréquente de ces produits pour se soigner engendre :

• diabète 
• hypertension 
• cataracte
• etc.

En outre, le risque d’infection chez le malade peut augmenter à cause de ces médicaments. Certaines complications très graves de la rectocolite hémorragique entraînent la mutilation du côlon. Lorsqu’elle s’étend sur une longue durée, le risque de cancer du côlon augmente chez les patients. Par conséquent, il est conseillé aux personnes atteintes de rectocolite de faire faire une coloscopie régulièrement afin d’effectuer un suivi, et de ne jamais prendre de médicament sans avis médical.

Ce qu’il faut retenir de la rectocolite hémorragique

La colite ulcéreuse est une inflammation chronique intestinale qui touche en majorité des personnes de la tranche des 30-40 ans. Bien que ses causes ne soient pas encore connues, une prédisposition familiale et une mauvaise hygiène de vie sont des facteurs pouvant entrainer son apparition. Cependant, plusieurs traitements permettent de minimiser ses symptômes.

Références et sources scientifiques

La plupart des informations citées dans cet article proviennent de FIMHATO, la filière santé des maladies rares.